Aujourd’hui, je me mets à nue mentalement, je me dévoile.  Parce que plus nous serons à être transparents, plus ce sera accepté, plus ce sera normal, plus ce sera un défi qui sera adressé. Et plus le bonheur collectif augmentera.  Bienvenue dans mon utopie ! 😉 

 
2021, l’année où la santé mentale se démocratise.  À mon sens.  On en parle à voix haute, enfin.  Sans se cacher, on assume de plus en plus. On le dit, c’est fragile, c’est précieux, c’est nécessaire. 
 
 
C’est le début de l’automne, le début des dépressions saisonnières.  Si tu fais parti de ses gens dont le moral descends aussi vite que le thermomètre perds ses degrés, ne te juge pas.  Sois doux avec toi.  
 
 
Une athlète olympique américaine cet été s’est pris un moment de pause, en pleines compétitions pour se concentrer sur sa santé mentale.  Une belle leçon de vie qu’elle faisait au monde entier.  
 
 
Pour moi, c’est un enjeu, ça fait parti de moi.  Mon corps est en bonne santé, solide, je suis chanceuse.  C’est ma tête qui est sujette à suivis, à traitement, à thérapie.  Depuis ma vingtaine, j’ai périodiquement eu des troubles de l’humeur diagnostiqués.  J’ai une tendance à la dépression, à l’anxiété, à l’angoisse.  Ça ne paraît pas trop : je me gère, je me traite, je suis suivie.  Mais pour mes proches, c’est évident.  
 
 
Depuis ma vingtaine, j’ai un psychologue dans ma vie.  Je n’avais pas de médecin de famille mais ma santé mentale était prise en charge.  Comme mes yeux.  J’ai toujours eu un optalmo pour ma super myopie, j’ai toujours mon psy pour ma tête et ma bonne humeur.  
 
 
Je n’ai jamais été jusqu’à passer à l’action de la solution permanente au problème temporaire, je n’ai jamais fait de tentative de suicide.  Mais ça m’a troté dans la tête certains jours, j’ai déjà fait mon plan il y a quelques années avant d’en parler et de le mettre aux poubelles. 
 
 
On me dit souvent « mais tu rayonnes tellement, j’aurais jamais cru! » et pourtant.  Mon visage ne le dis pas toujours, je cache les nuages de mes yeux, je verbalise beaucoup.  Mais je suis malade, je dois être suivie.  
 
 
Et quand je dis « je suis malade », je n’entends ni folle ni souffrante.  Simplement que j’ai une fragilité, un défi, un enjeu.  Le sachant, je fais tout en mon pouvoir pour me gérer, me prendre en main et surtout, ne plus me laisser ralentir dans ma course à la vie.  
 
 
Parce que longtemps j’ai eu honte, je me suis cachée, refoulée, mise à l’écart.  Je me suis autosaboté, je me suis privé de belles choses car je ne gérais pas mon anxiété.  Je me suis tapé dessus à cause des médicaments dont j’avais peur.  Je suis tombé et retombée parce que je n’acceptais pas le traitement, l’arrêtais trop rapidement ou l’oubliais.  Je me suis tellement détestée, on a pas idée. 
 
 
Dans mes jeunes années, le jour, je montais, souriante et confiante sur scène et annonçait des spectacles pour des festivals et la nuit, je pleurais car je me détestais profondément.
 
 
La peur m’a fait faire un métier que je n’aimais pas pendant plus de dix ans parce que j’étais financièrement insécure.  J’étais terrorisée à l’idée de faire un métier qui me ressemblait, un métier artistique.  Alors, je travaillais dans des bureaux à temps plein et faisais du 9 à 5.  
 
 
L’angoisse et l’anxiété m’ont fait me cacher chez-moi longtemps.  Je sortais pour travailler, pour les courses.  Pour les amis, c’était difficile : j’anulais, je déplaçais, je ghostais.  J’avais l’impression de ne rien valoir, je ne voulais pas imposer ma présence. J’angoissais sur ce que j’allais dire, comment j’allais être.  Je voulais être à la hauteur de mes amis, je me sentais tellement petite, minable, inintéressante, inapte et inadaptée.  
 
 
Pour ce qui est de l’angoisse et de l’anxiété, je les mélange.  Les pros disent que c’est bien différent mais perso, je ne vois que des nuances. 
 
 
Mais cette angoisse, ou cette anxiété, elle me paralysait.  Elle m’empêchait de me réaliser, m’empêchait de créer m’empêchait de vivre.  
 
 
La dépression, elle fait broyer du noir, elle fait faire du caca au cerveau.  C’est un débalancement chimique du cerveau.  Le cerveau, il « spin » dans le caca.  Il fait tout voir en noir, il enlève l’énergie, il rend lourd.  Et ça dure, ce n’est pas une heure ou une journée, se sont des mois et des mois de caca.  C’est une perte d’espoir, c’est marcher dans un tunnel sans lumière au bout.  La dépression, c’est aussi se sentir mourir de l’intérieur… Bref, c’est pas joyeux.  
 
 
Je pourrais discourir longtemps sur les causes de ma maladie.  Une partie de génétique, une partie d’éducation, une partie de ma vie qui n’a, comme plusieurs, pas toujours été facile.  Je blâmais le travail, je m’épuisais à entrer dans un moule qui ne me correspondait pas.  On ne saura jamais vraiment d’où ça me venait et pour vrai, ce n’est pas important.  L’important c’est de la regarder en face et la prendre en main. 
 
 
Le plus dur, c’est choisir de changer.  Changer sa façon de penser, changer ses actions, changer de comportements.  Évoluer.  Aller vers le meilleur, identifier nos faiblesses, construire des ponts sur nos abîmes, s’adapter.  
 
 
Ça m’a prit 20 ans de thérapie et je ne sais plus combien de livres, de documentaires et de médicaments pour accepter et me prendre en main comme il faut. Ça m’a prit 20 ans de thérapie pour enfin me réaliser et vivre ma « best life » ! 
 
 
Ça m’a aussi prit un outil, le bullet journal.  Pour moi, ça été mon meilleur outil.  J’y ai intégré les exercices de mon psy, j’y fait le suivi de mes humeurs, de mon sommeil, de mes angoisses.  J’y inscrit tout le beau qui m’arrive.  J’y planifie mes projets.  Je prends du « me time » tous les jours et plusieurs fois pour le tenir à jour et le regarder.  Il me fait tellement de bien.
 
 
Aujourd’hui, je suis sereine : j’accepte ma maladie mentale.  J’accepte que mon cerveau a son propre rythme, son propre fonctionnement et ses propres défis.  Je ne suis pas moins, au contraire, je suis plus riche d’expérience et de sensibilité.  
 
 
Aujourd’hui, je suis tellement bien suivie, je vais tellement mieux qu’avant! À 42 ans (oui, oui!) je n’ai jamais été aussi heureuse.  Je suis médicamentée pour le moment, je n’ai plus de lunettes sombres sur le nez pour me faire tout voir en noir, je ne suis plus paralysée par l’anxiété ni étouffée par l’angoisse.  Je respire enfin et j’ai appris à m’aimer et me respecter dans ce que je suis!
 
 
Je me sens libre et j’enchaîne les projets merveilleux.  Je réalise enfin mes rêves, les uns après les autres en les planifiant, en les mettant en oeuvre et en les créant.  J’ai l’impression de créer et vivre ma vie de rêve parce que j’ai eu le courage de me prendre en main, voir la maladie en face et faire les efforts nécessaires, avec les spécialistes pour m’en sortir.  
 
 
Et si on me juge pour cette mise à nue aujourd’hui, tant pis.  Je veux m’entourer de gens sensibles et ouverts d’esprits, je veux accueillir l’autre dans son entièreté et ses particularités comme j’ai envie que l’on m’accueille. 
 
 
Aujourd’hui, je n’ai plus honte de le dire, je suis sensible et sujette à la maladie mentale et je vais bien. La maladie mentale a été un cadeau qui m’a forcé à me réaliser pleinement, à me connaître, à m’aimer.  Elle m’a forcé à voir la réalité en face, elle m’a appris ma force, elle m’a appris ma valeur.  
 
 
Et aujourd’hui, grâce à cette maladie mentale, je suis plus sensible et plus ouverte aux autres.  J’exerce mon métier de photographe par passion et surtout, j’ai cette sensibilité pour mes clients.  J’ai cette bienveillance envers moi et ceux qui m’entoure.  Je m’accepte et accepte l’autre dans son humanité.  
 
 
Enfin, justement, je réalise un rêve actuellement.  Je vous dévoile en primeur mon nouveau projet : une baladodiffusion que j’ai mis au point.  J’y parle de mon outil adapté, mon bullet journal dont je vous ai déjà parlé ici.  Je vais le feuilleter avec vous, je vais l’expliquer plus en profondeur.  Si tu es curieux ou que tu veux m’encourager, tu peux le faire ici (il n’est pour le moment que disponible sur Spotify) un nouvel épisode sera disponible chaque semaine : 
 
Bonne écoute !
À bientôt!