On l’as-tu l’année 2020 ? Perso, ça commencé en 2019…  Quand j’étais « prof »!

Ben oui ! À la liste des métiers que j’ai fait, je peux maintenant dire que j’ai enseigné la photographie au DEP!

En avril 2019, j’ai eu le privilège d’être la recrue dans l’équipe d’enseignants, de soir, au CFP Verdun, au DEP en photographie.  Je réalisais un rêve ! Effectivement, la première semaine de ma réorientation professionnelle, assise sur mon banc d’école à Marsan, avant même d’obtenir le titre de photographe, je rêvais déjà d’enseigner la photographie.  C’est via Marsan que j’ai eu ma première « cliente » en formation privée : celle-ci éprouvait des difficultés à faire des photos nettes dans certaines conditions.  En partant de son besoin, j’avais monté une mini-formation pratique pour elle.  J’avais adoré le mandat et je continuais, de façon informelle à offrir mes petites formations.

Ainsi, j’ai formé « sur le tas » à des amateurs, j’ai donné des ateliers plus spécialisés à des pro, j’ai appris le triangle d’exposition à des amis avides de photos et j’ai conseillé d’autres personnes pour l’achat de leur matériel.  Jusqu’à l’an dernier.  Jusqu’à ce que mon rêve se réalise en mettant les pieds au CFP, dans la première classe où j’enseignais formellement.  On m’avait fortement déconseiller de leur dire que j’étais nouvelle dans le métier d’enseignante.  Je trouvais ça tellement difficile à « cacher » comme information, je devais tellement être fébrile ! Plusieurs étudiants l’ont d’ailleurs devinés et sinon, à ceux qui me lisent aujourd’hui, vous savez maintenant!  😉 (PS : si vous me lisez, sachez que j’ai réellement trippé à vous enseigner!).

Pourquoi je parle au passé quand je parle de mon expérience d’enseignante ? Parce que c’est terminé.  Parce que mon corps ne m’a pas suivi dans cette aventure.  Parce qu’en cours de route, après 4 mois en fait, c’est mon corps qui a fait stop.  Je l’ai écouté avant qu’il ne crie plus fort.  J’ai reconnu les signes. Et quand la pandémie est arrivée, j’avais de l’avance : j’avais même la vague impression que la terre se mettait sur mon rythme.

On m’avait avisé de la lourdeur de la tâche, du stress, de l’implication extrême que ça demandait.  C’est effectivement le cas.  Enseigner, c’est génial.  Faire de la photo c’est génial.  Faire les deux à la fois c’est magique mais quand tu es encore nouvelle dans le monde de la photo, ça demande une base pré-existante en enseignement, en pédagogie et que tu aies des compétences hors-paires pour les suivis. Car ça beau être génial donner un cours, il faut le préparer.  Il faut trouver des méthodes d’enseignements qui se renouvellent, réussir à faire apprendre autant à l’autodidacte avancé qu’au débutant qui n’a qu’une base en photographie et/ou en français.  Il faut construire du matériel pédagogique.  Pour étayer les cours, trouver les photos qui parleront de ce que l’on veut enseigner, les exemples parfaits pour appuyer et leurs en faire apprendre davantage.

Il faut évidemment aussi corriger, encadrer, suivre le cheminement des élèves et enfin, évaluer.  Ça, c’est le travail, grosso-modo, normal du prof.  Mais on doit ajouter les rencontres d’équipes, de secteurs, de comités, la récupération, les rencontres de formations, de suivis.  Et ajouter l’administration de tous les documents à fournir, à faire remplir et à faire assermenter dans les premiers temps, faire reconnaître mon diplôme car j’avais un AEC et là, j’enseignais au DEP : pas le même diplôme!   Enfin, en plus de tout cela,  il faut rapidement s’inscrire à l’Université, au Baccalauréat en enseignement pour apprendre le métier d’enseignant et obtenir une première forme d’autorisation d’enseigner. Alors tu te retrouves rapidement à être plongé dans un tout nouveau métier (l’enseignement), tu dois gérer une classe (et non plus un client ou une équipe) et retourner à l’école pour apprendre à leur apprendre et préparer des cours prends plus de temps qu’on peut le croire, surtout au début quand tu débutes.  Et la vie personnelle en prends un sacré coup.

Avant ma réorientation de carrière, quand je tentais de travailler dans un bureau, j’étais presque devenue une habituée à ces « break down » : je ne comprenais pas le mécanismes mais je terminais beaucoup trop souvent ainsi.  Troubles de l’humeur, dépressions, angoisses, anxiété : ça dépend du spécialiste ou du docteur.  Ça tournait toujours autour de ça.   Je croyais qu’en allant travailler en photographie, le domaine qui me passionnait le plus, que je serais protégée du surmenage.  Mais non.  Ce n’est pas toujours parce que nous n’aimons pas ce que l’on fait qu’on tombe, je l’ai appris.  Parfois, on réalise des rêves mais on était pas forcément fait pour ces rêves-là.

Alors voilà, après 8 mois de maladie, de suivis avec des pros et de différents traitement, je suis sur pied et je reviens doucement mais en force.  Je suis en pleine reprise de mon entreprise et de mes activités, en pleine reprise de projets et surtout, plus en forme et créative que jamais suite à cette pause forcée.  Et dans la vie, on a toujours le choix de tirer les leçons que l’on veux : de cette expérience, je ressort grandie.  Je suis plus forte et plus déterminée, je me connais encore davantage et je sais exactement ce pourquoi je veux travailler : je veux travailler pour le plaisir et le bonheur.  Alors je remets mon plan d’affaires au goût du jour (le mien!), je repense mon offre de services et je me relance dans de nouvelles aventures qui me rendront pleinement heureuse ! 🙂

D’ici la rentrée, je travaille sur des projets créatifs pour mon portefolio, ainsi qu’à la mise à jour de mon site web qui sera encore remanié avec de nouvelles offres de services qui je l’espère, vous plairont autant qu’à moi!  Je vous tiens au courant ?

Enfin, en écrivant tout ça, j’ai repensé à une série d’images qui datent de mes études à moi en photographie.  Je n’aimais pas le post-traitement fait à l’époque alors je les ai rapidement retravaillées pour vous les présenter.  Le thème de ma série était la résilience, mon sujet principal, la crise d’angoisse. Ce qui se passe dans ma tête, le comment je me sens, le comment on le verrait de l’extérieur, si c’était visible dans mon visage…